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Gudule : Repas éternel

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Repas éternel

Gudule (Anne Duguël)

Éditeur : Bragelonne (janvier 2011) (116 pages)
Genre : Science-Fiction / Post-apo / Dystopie
—————–

« Le nécessaire cannibalisme n’a pas déraciné toute trace d’humanité, dans cette société. Que radotait le vieux Ben, tout à l’heure ? « L’abattage honteux du prolétariat. » Discours d’extrémiste ! Propagande anarchiste ! Les seuls à être maltraités (avec raison, sans doute !), ce sont les criminels, les délinquants, les fous. Big Butcher l’affirme dans tous ses discours. Et d’ailleurs, sir Henry est un noble. Le sort du peuple ne le concerne pas. »

La pollution a fini par anéantir tout ce qui était consommable sur Terre et pour survivre, les hommes n’ont eu d’autres choix que de consommer de la chair humaine. Au début, ils ont donc mangé leurs cadavres, puis se sont organisés.
La mort est devenue un marché ;
La vie, un cycle calculé en fonction du montant du compte en banque, de son handicap, de son degré d’asociabilité ;
Le tout est savamment orchestré par un Big Butcher, dictateur et « père nourricier ».

Les riches sont donc “recyclés” en douceur et peuvent même choisir sous quel aliment ils souhaitent “se réincarner” et par qui ils seront mangés. La raffinée choisira la religieuse au chocolat, l’amateur de bonne chair, un bon plat familial, l’excentrique préférera des croquettes pour chien (son rêve étant d’être digéré par son animal de compagnie adoré).

Les indigents et les infirmes, pauvres bêtes à viande, ne vivent que dans la terreur des rafles quotidiennes. Il sont entassés dans des wagons et roulent vers leur dernière destination où ils ne trouveront que douleur et humiliation.

Une très bonne surprise que cette sombre novella.
Certes cette vision cauchemardesque, ponctuée de détails macabres et sordides, n’est pas des plus réjouissantes, mais le plaisir de lecture est grand, tant le style de Gudule, épuré de tout passage inutile, crée une tension sans pareille.

Tension qui n’est pas sans rappeler l’excellent film Soleil vert, mais en bien plus terrifiant et plus fort. Sûrement parce que la magie des mots et la puissance de notre  imagination n’ont aucune limite.

En parlant de scénario, j’aurais bien vu Jean-Pierre Jeunet mettre images et son sur Repas éternel. En le lisant, j’ai impulsivement adapté ce récit à l’ambiance et aux couleurs qui sont propres à La Cité Des Enfants Perdus .

Repas éternel a été lu dans le cadre du Challenge Fins du monde de Tigger Lilly.

D’autres avis : Efelle parle du recueil complet (Le Club des Petites Filles Mortes ), Madame Charlotte, Lune,

 


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